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La Soupe, la Cocotte et le Grumeau
Travail d'Option Cinéma - Faculté d'architecture La Cambre Horta - 2016
Le grand spectacle démarrait comme cela. La multitude s'efforcait de nous mettre en Scène. Vaste entreprise d'intégration. Mobilisation sans fin de techniques zagrégatoires.
Dans ce grand corps ramifié, le dividu faisait figure d'organe. L'individu était la technique par la-quelle ses forces zantagonistes s'unissaient. Les Communs eux étaient les termes de l'affrontement biblique qui se livrait en son sein.
Le titan reprenait forme, sans cesse. Nourrissant chacun. Ramenant chacune au grand motif. La totalité sociale. La créature mangeait par mille bouches, s'exprimait par mille langues, respirait par mille poumons. Mais zelle riait aussi bien d'une seule voix, s'apeurait d'une seule crainte. Elle se regroupait d'un seul élan, ni troupeau ni meute. Masse ondulatoire, auto-affection de la multitude.
Pourtant, l'existence de la créature ne tenait qu' à nous. Elle n'était réelle que parce-que nous y consentions. Chimère entièrement suspendue à notre bon vouloir. Elle était, à son tour la corde à la-quelle nous étions suspendue.
Seulement... La douceur de cette contine que me susurrait ma maman. L'abandon extatique. Le confort d'un sommeil si profond. Aah ma traîtrise bienveillante. Je nous ai suicidé pour un petit sursis. Oh oui encore un petit sursis. S'il vous plait.
Lui, il nous arrache à notre ensorcellement cosmique. Nous rions d'effroi. Terreur d'un réveil fulgurant. Il nous chope à la gorge. L'éveil est d'autant plus déchirant que le sommeil fut bien long, artificiellement abyssal. Chaque sursis précédemment négocié se faisait maintenant ressentir comme autant de coup de couteau planté dans mon bide. Défiance. Diffamation du temps. Chacune de nos rides, n'avait été que meurtre quotidien, collaboration avec la mort.
Du dehors, lui, avait su nous montrer les contours de ce qui nous avait jusque là paru monde des mondes. Ce monde n'était en fait qu'un monde parmi d'autre. Putain de vertige, c'était moi ! Cet oeil qui m'épiait c'était moi. Ce bâton qui me châtiait. De mon propre bras. C'était moi.
Finit les contines. Finit narcoleptiques. Finit les anesthésies. Nous sommes dans les entrailles du monstre. Y gesticuler pour en sortir, de quoi lui provoquer quelques nausées. Vieille carcasse ! Régurgite ta soupe ! Recrache tes grumeaux ! Irréductibles petits grumeaux qui défient toutes les lois de la dilution.
Lui, il en était, de ceux-là.
Nous aurions tant aimé qu'il nous chuchote « Je suis un parapet le long du torrent. Me saisisse qui peut. Mais je ne suis pas votre béquille. ».
Et le voilà, le parapet. Depuis bien longtemps il cultivait sa part de monde. Maintenant il lui faut des alliés. Avec quels formes de vie pourrait-il bien s'accoupler ? Lui qui enfantera d'une étoile dansante ? Il doit accoucher de son monde. Seulement, à chaque tentative c'est un avorton qui rapplique. Non. Son monde est en puissance, il ne veut pas être en acte.
Il a d'abord fait du ménage, stratégiquement. Pour discerner plus nettement sa cible, il stoppait toute gesticulation. Il le sait sa destruction ne doit s'encombrer d'aucune politesse, au risque de faire gagner en immunité son ennemi.
Très bien. Bannir « les calomniateurs de la terre, les contempteurs du corps, les prédicateurs de mort et les adeptes des outres-mondes. » Mais que resterait-il ? Est-il capable de survivre à sa propre perte. Lui, adepte des mondes célestes ?
Non il sombre dans l'abîme de ses tourments solitaires. Incapable de surmonter le néant qu'il a méthodiquement orchestré. Car en route il a égaré les motifs de son entreprise destructrice. Son désir créateur s'est évanoui pour n'être plus que souvenir mélancolique, abstraction, impalpabilité. Voilà qui désintéresse les plus terriens d'entre nous. Pourtant. Pourtant nous l'avons vu partager son pain avec lui-même. N'avait-il pas trouvé un copain en lui ? Pour son ami propre il ne reste maintenant que dévastation et désolation.
Heureusement notre lâcheté nous préserve de son mal. Le sommeil prescrit ? Nous le respecterons, pour le pire des biens.
Modeling City
Travail de moyen d'expression - Faculté d'architecture La Cambre Horta - 2013
Dans le cadre du cour de Moyen d’expression, par groupe de 3, nous avons du réaliser un petit film d’environ 3min. Le sujet, la technique, tout était libre la seul contrainte étant de rendre un travail au format vidéo.
Nous avons choisit d’utiliser la technique du stop motion et nous avons crée un «personnage»: un être polymorphique qui va découvrir l’environnement à son échelle: un trottoir, une route pavée, une souche d’arbre,… Ce «personnage» est réalisé en pâte à modeler.
-Réalisation: Charles Darves-Bornoz ; Morgane Bigonnet ; Jules Gardoni
-Musique: BLOCKHEAD- The music scene